« – Allo ? Je m’appelle…
– Tu t’appelles comment ?
– Pas comment ! Je m’appelle, c’est tout.
– Je ne comprends pas.
– Mais si ! Je m’appelle parce que j’ai perdu mon portable.
– Perdu…
– Ou on me l’a volé. Qui es-tu, d’ailleurs ?
– Je suis « on »… »
Chloé réussira-t-elle à récupérer son portable, trouvé par Salomon dans le métro ? Voici leurs conversations téléphoniques ainsi que celles de leur famille et amis, qui tous se mêlent de cette histoire et de leur relation naissante.
« Systématiquement, Dany parvient à pousser les profs au bord de la crise de nerfs. Il leur coupe la parole, se lève et se balade, rumine son chewing-gum, discutaille chaque remarque, conteste chaque punition, tripote son portable, pique des stylos, interpelle l’un ou l’autre, chatouille sa voisine, ouvre la fenêtre, fait semblant de sauter, fait semblant de fumer, fait semblant de vomir, demande à sortir, demande à rentrer, rit comme une hyène sans s’arrêter, et fait des commentaires peu flatteurs sur la vertu de la mère ou la pureté de la race de ses camarades. »
« Et Mirabelle réalise brusquement que Moche est beau ! Mais alors… si Moche n’est plus moche, peut-être que Miralaide peut un jour espérer devenir Mirabelle.
Mais comment faire ? S’affamer ? Se teindre en blonde ? Marcher à l’aveuglette ? Porter un dentier ? Se peindre le visage ? Se faire raboter le nez ? Non, ça ne marcherait pas. Et puis ce serait comme un mensonge. Mirabelle ne serait plus Mirabelle. Ce qu’elle veut, c’est être elle, et aimer être elle. »
« Et Mirabelle réalise brusquement que Moche est beau ! Mais alors… si Moche n’est plus moche, peut-être que Miralaide peut un jour espérer devenir Mirabelle.
Mais comment faire ? S’affamer ? Se teindre en blonde ? Marcher à l’aveuglette ? Porter un dentier ? Se peindre le visage ? Se faire raboter le nez ? Non, ça ne marcherait pas. Et puis ce serait comme un mensonge. Mirabelle ne serait plus Mirabelle. Ce qu’elle veut, c’est être elle, et aimer être elle. »
« Je n’ai pas mis longtemps à comprendre que la question « who are you ? » signifie « qui es-tu ? ». J’ai aussi saisi qu’il faut répondre en donnant son nom, précédé d’un cri de douleur (aïe) suivi d’un meuglement (meuh) : I’m. Fébrilement, je répète dans ma tête : « I’m Fatoumata, I’m Fatoumata . » Ce n’est pas très difficile. N’empêche, je suis terrorisée à l’idée de devoir pour la première fois de ma vie parler anglais, et en plus devant tous ces inconnus très savants… et très moqueurs.Mon Dieu, ça va être mon tour ! Morte de peur, je vois la professeur se camper devant ma table en me lançant son effrayant « who are you ? ». J’ouvre la bouche et balbutie d’une voix tremblante :–I’m… Fat… et puis je m’arrête, la gorge serrée, à bout de forces et de salive.–Fat ? répète Mrs Fox avec un grand sourire. Pourtant, tu n’as pas l’air si fat que ça… »