« – Allo ? Je m’appelle…
– Tu t’appelles comment ?
– Pas comment ! Je m’appelle, c’est tout.
– Je ne comprends pas.
– Mais si ! Je m’appelle parce que j’ai perdu mon portable.
– Perdu…
– Ou on me l’a volé. Qui es-tu, d’ailleurs ?
– Je suis « on »… »
Chloé réussira-t-elle à récupérer son portable, trouvé par Salomon dans le métro ? Voici leurs conversations téléphoniques ainsi que celles de leur famille et amis, qui tous se mêlent de cette histoire et de leur relation naissante.
« – Allo ? Je m’appelle…
– Tu t’appelles comment ?
– Pas comment ! Je m’appelle, c’est tout.
– Je ne comprends pas.
– Mais si ! Je m’appelle parce que j’ai perdu mon portable.
– Perdu…
– Ou on me l’a volé. Qui es-tu, d’ailleurs ?
– Je suis « on »… »
« Et Mirabelle réalise brusquement que Moche est beau ! Mais alors… si Moche n’est plus moche, peut-être que Miralaide peut un jour espérer devenir Mirabelle.
Mais comment faire ? S’affamer ? Se teindre en blonde ? Marcher à l’aveuglette ? Porter un dentier ? Se peindre le visage ? Se faire raboter le nez ? Non, ça ne marcherait pas. Et puis ce serait comme un mensonge. Mirabelle ne serait plus Mirabelle. Ce qu’elle veut, c’est être elle, et aimer être elle. »
« Je n’ai pas mis longtemps à comprendre que la question « who are you ? » signifie « qui es-tu ? ». J’ai aussi saisi qu’il faut répondre en donnant son nom, précédé d’un cri de douleur (aïe) suivi d’un meuglement (meuh) : I’m. Fébrilement, je répète dans ma tête : « I’m Fatoumata, I’m Fatoumata . » Ce n’est pas très difficile. N’empêche, je suis terrorisée à l’idée de devoir pour la première fois de ma vie parler anglais, et en plus devant tous ces inconnus très savants… et très moqueurs.Mon Dieu, ça va être mon tour ! Morte de peur, je vois la professeur se camper devant ma table en me lançant son effrayant « who are you ? ». J’ouvre la bouche et balbutie d’une voix tremblante :–I’m… Fat… et puis je m’arrête, la gorge serrée, à bout de forces et de salive.–Fat ? répète Mrs Fox avec un grand sourire. Pourtant, tu n’as pas l’air si fat que ça… »
« Mais il est entré dans le square, et moi, je n’ai pas le droit ! Il s’est assis sur un banc, m’a cherchée, a regardé le ciel couvert, pensant y lire une explication à ma disparition. Mais je suis là, Tom, derrière les grilles. Comme d’habitude, je ne peux pas entrer. Nulle part où je voudrais je ne peux entrer. Regarde, regarde-moi ! Est-ce que tu me vois, en noir et blanc ? »